Le mode de vie cétogène fait et fera toujours couler beaucoup d’encre. C’est pourquoi il existe bien des mythes à son sujet, autant chez les pro-céto que chez les anti-céto. Dans cet article, nous allons en voir 5, et les démonter, les uns après les autres.
Merci à Thomas Delauer, coach en nutrition et entraîneur de célébrités, pour son aimable autorisation, concernant la traduction de sa vidéo Youtube, dont cet article est inspiré. Abonnez-vous à sa chaîne.
Mythe numéro 1 : Nous devons manger des glucides pour survivre.
S’il est vrai que notre corps a besoin de glucides pour survivre, nous n’avons pas l’obligation ultime d’en manger. Effectivement, lorsque nous regardons l’Histoire avec un œil objectif, l’apparition de l’habitude de manger des glucides à chaque repas est récente.
Du coup, vous vous dites certainement « Wait … What ? Mais si nous n’en mangeons pas, comment trouve t’il cette source d’alimentation primordiale ?« .
En fait, la réponse tient en un mot : la néoglucogenèse. Ce processus est parfaitement sain et normal. Effectivement, c’est un système et le corps l’utilise lorsque vous suivez le mode de vie cétogène.
Pour faire simple, ce système utilise une certaine ressource pour créer les glucides dont le corps a besoin comme énergie. Et cette ressource est constituée des substrats.
Ces derniers peuvent être l’excédent de protéines, les acides aminés, les tissus, et même les substances liées à l’exercice physique (lactate).
Pour résumer, notre corps sait comment créer sa propre source de glucides depuis la nuit des temps.
Je nuancerai en disant simplement qu’il n’est pas obligatoire de renoncer à tout prix aux glucides, et que les réintroduire avec une approche cyclique peut même s’avérer bénéfique.
Mythe lié au mythe numéro 1 : Trop de protéines risquent de vous faire sortir de cétose.
Mais du coup, est-ce pour autant que manger trop de protéines va nous faire sortir de cétose ? Pour simplifier, la cétose est l’état dans lequel notre corps se trouve lorsque nous adoptons le mode de vie cétogène.
Non. En effet, la science a démontré (en particulier dans cette étude) que l’excès de glucose provenant de la néoglucogenèse sera stocké sous forme de glycogène, attendant d’être utilisé ensuite comme carburant par les muscles et d’autres organes vitaux.
Et en particulier notre cerveau. C’est le plus grand consommateur de glucides de notre organisme. Du coup, il peut se fournir à 70 % de cétones et le reste résulte également des glucides provenant de la néoglucogenèse.
Mythe numéro 2 : Les Calories ne Comptent pas en mode de vie cétogène
Tout comme dans tous les modes de vie sain, il existe deux lois à connaître absolument.
La Première Loi de la Thermodynamique
En premier lieu, la première loi de la thermodynamique (ou loi de conservation de l’énergie), stipule que la prise de poids (ou la perte) est la différence entre l’énergie absorbée (en calories), et l’énergie dépensée (en calories).
Ceci est un fait, vous ne pouvez pas absorber davantage d’énergie que vous en brûlez, et espérer perdre du poids. Et inversement, si vous voulez prendre du poids, vous devrez augmenter vos apports caloriques.
Cependant, toutes les calories auraient-elles la même incidence et les mêmes conséquences ? C’est justement le débat brûlant, ayant lieu un peu partout sur la Toile. On pourrait même dire qu’il y a les pro-calories, et les anti-calories.
Donc, du coup, les calories comptent. Mais cela dépend aussi du moment où vous les absorbez, et de leur nature. Par conséquent, elles ont également un impact sur l’équilibre à trouver selon vos objectifs. Ce qui nous amène à …
La Seconde Loi de la Thermodynamique
En effet, cette seconde loi stipule que, lorsqu’il y a réaction chimique, il y a toujours perte d’une certaine quantité d’énergie. Alors, dans notre corps, cette réaction chimique se produit lorsque nous métabolisons les nutriments.
Pour faire simple, c’est comme lorsque vous mettez du bois dans votre chaudière les froides soirées d’hiver. Selon les essences de bois, la production de chaleur ne va pas être tout à fait la même, et il y aura parfois plus de fumée, ou moins. De plus, cela va affecter aussi la durée du feu car certains bois brûlent plus vite que d’autres. Puis, cela va aussi avoir une incidence sur la durée de vie de votre chaudière.
Du coup, concernant votre corps, c’est un processus assez similaire. Voici, approximativement, la déperdition d’énergie, selon les différents macro-nutriments :
Lipides : 2–3%
Glucides : 6–8%
Protéines : 25–30%
Autrement dit, avec la fourchette basse, la métabolisation de 100 calories de protéines apporterait en fait 75 calories. Tandis que la métabolisation de 100 calories de lipides, en apporterait 98.
(Sources : Pubmed. Etude 1 | Etude 2)
Mythe numéro 3 : Le Mode de Vie Cétogène est Dangereux
La plupart des gens pensent qu’avec ses 40 à 55 % de lipides recommandés, le mode de vie cétogène est dangereux. C’est parce qu’ils confondent la cétose et la pathologie de l’acido-cétose.
En d’autres termes, cet état, aussi connu sous le nom d’acido-cétose diabétique (en particulier chez les diabétiques de type 1), est une condition pouvant mettre votre vie en danger. Cela se produit lorsque le corps ne produit plus assez d’insuline.
Par conséquent, les niveaux de cétones et de glycémie augmentent à des niveaux dangereusement haut. Ce qui rend le sang acide, et si ce niveau d’acidité devient extrême, cela peut causer le coma, voir la mort.
En revanche, la cétose et l’acido-cétose sont deux états très différents. Voilà pourquoi il est stupide aujourd’hui de confondre les deux. Parce qu’en état de cétose, l’insuline va continuer de réguler les cétones produites par le foie. Ces dernières seront utilisées ou excrétées par l’organisme.
Il existe une image saisissante pour démontrer l’absurdité de cette confusion. Elle dit ceci : comparer la cétose avec l’acido-cétose, c’est comme comparer une averse d’été avec une énorme inondation.
Mythe numéro 4 : Le mode de Vie Cétogène entraîne une perte de muscle
Avez-vous déjà entendu ceci ?
Si tu pratiques le mode de vie cétogène, tu vas perdre tes muscles durement acquis avec l’entraînement, et tu vas finir gros et malade !
C’est tout simplement faux. En fait, le beta hydroxybuterate pourrait même permettre de diminuer l’oxydation de la leucine (réaction qui cause la perte de muscle, aussi appelée sarcopénie), et promouvoir la synthèse des protéines.
Donc, du coup, loin d’en provoquer la perte, le mode de vie cétogène peut protéger et préserver vos muscles de l’oxydation, grâce aux corps cétoniques (dont le beta hydoxybuterate fait partie). De plus, il peut même provoquer une augmentation des muscles du squelette, avec un apport suffisant en protéines et dans leur formes saines.
Par conséquent, comme la masse musculaire maigre est préservée, le niveau du métabolisme peut même s’améliorer et permettre une perte de gras.
Encore une fois, des études sérieuses vont dans ce sens.
Mythe numéro 5 : La cétose est la cause des inflammations
Ce mythe là ? Il vient des personnes ne sachant pas ce qu’est l’inflammation. Effectivement, c’est un processus naturel et il doit se produire dans notre organisme. Là où cela devient problématique c’est lorsque les inflammations sont chroniques et en excès.
En pratiquant le mode de vie cétogène, éviter de consommer trop d’oméga 6 (pro-inflammatoires) est une des meilleures solutions. C’est logique, n’est-ce pas ? Ces oméga 6 sont dans les viandes et les fromages de mauvaise qualité (avec des animaux nourris industriellement), et beaucoup de produits transformés.
Encore une fois, lorsque l’alimentation est de qualité, avec un apport d’oméga 3 suffisant pour compenser celui en oméga 6, le beta hydroxybuterate va bloquer ce qui cause l’excès d’inflammation.
Voilà. Vous savez tout maintenant. N’hésitez pas à partager cet article auprès des personnes ayant envie de se lancer dans le mode de vie cétogène. Et laissez-moi vos remarques et questions en commentaires, ainsi que vos expériences sur le Keto.